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Hé, dito ! Cette fois-ci,
j'étais décidé à leur remettre ma
démission. Le journal battait de l'aile, les vents ne
décollaient pas. Combien de fois m'étais-je demandé
pourquoi je gaspillais mon temps et mon talent dans cette feuille
de choux. Mais ce matin-là, je me réveillais avec
une réserve de courage que je sentais inépuisable.
Je partis vers la pièce qui me sert de bureau et pris,
cachée sous le sous-main, une enveloppe.
"Aujourd'hui, pensais-je, aujourd'hui c'est le grand jour. Ils vont voir ce qu'ils vont voir !" J'allais chercher, dans le garage, mon engin et l'enfourchais vaillament. C'était le plus beau des cyclomoteurs, une "MOTOBECANE" bleue qui filait comme une fusée, une fois lancée dans une descente, et avec le vent dans le dos. Il était sept heure trois quarts quand, descendant de mon bolide, je pénétrais dans le hall du journal. Je me rendis d'un pas décidé dans le bureau du numéro deux du journal, le rédac'chef. Il était là, assis derrière son bureau. Il travaillait sur le prochain numéro de MOGAMBO en tentant de boucher les trous, laissés par les planches manquantes de certains dessinateurs pris de court. Mon irruption soudaine ne le surprit pas, ce qui attisa ma colère. Je posais mon casque sur l'une des chaises libres et sortis l'enveloppe de ma poche revolver, puis la jetais violement sur le bureau tout en lui faisant part de mon intention de quitter le journal, ainsi que de mes motif ; le tout ponctué d'un coup de poing rageur sur son plan de travail, qui fit sursauter les différents objets disséminés un peu partout en un fouillis indescriptible. L'homme ne s'émut point de mes faits et mots, tout au contraire, il esquissa un sourire et dit: - Ah, mon cher Brett. Vous avez enfin fini l'article que je vous ai commandé ! - Heu, oui Monsieur. - Parfait. J'espère que vous vous êtez surpassé. - Je l'espère aussi, Monsieur. - Ah ! Encore un mot, mon petit Brett. La prochaine fois, faites moins de simagrées en venant me porter vos articles, vous avez passé l'age des enfantillages. Je sortis du bureau, la tête basse après avoir bredouillé un "oui Monsieur" et en pensant que ma liberté n'était pas encore pour demain. Alors que je refermais la porte de son bureau, je l'entendis marmonner : "Heureusement qu'il n'a pas écrit sur TERMINATOR." Brett Noutamob |
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