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Entretien avec l’excellent Mitton …

 

 

Un grand monsieur qui s'est prêté aux questions des pseudo-journalistes que nous sommes.Ce géant de la BD a dessiné Blek le Roc, Pim-Pam-Poum, l'Araignée et le Surfer d'Argent, pour ne citer que ça.

A suivre un lien vers son site

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entretien avec l’excellent CAZA …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entretien avec l’excellent Ribera

Les entretiens

 

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MOGAMBO: Adolescent, je vous ai connu au travers d’une affiche en noir et blanc. Celle d’un couple enlacé sur une lune. Image érotique et cosmique aux petits points si caractéristiques… Comment ce style s’est-il imposé ?

CAZA: À mes débuts (années 70), j'ai beaucoup travaillé d'après des photos. J'ai profité bassement du travail des autres : l'éclairage, le modelé par la lumière et l'ombre, déjà une interprétation de la réalité par le photographe, selon sa sensibilité et sa technique… Ma propre interprétation était de réduire les dégradés à un modelé très fin, traité à petit points. Cette technique s'est en quelque sorte imposé à moi, à cette période… Le reste, c'était mon imagination éroticosmique…

MOGAMBO: Cela a évolué ensuite.

CAZA: C’est vrai. La technique du point était trop fastidieuse et la crampe du poignet n’était pas loin ! J’ai opté pour un travail plus pictural en couleur, au pinceau et à l'aérographe. Puis je suis passé à l'acrylique, puis à l'ordinateur. Ça bouge toujours !

MOGAMBO: La BD, cela a été un choix délibéré ?

CAZA: Oui, en fait, j’avais travaillé durant 10 ans dans le monde de la pub. Cela m’a permis d’avoir un salaire bien sûr, mais aussi de connaître les techniques de maquette, de graphisme, etc. J'y ai aussi développé mes capacités d’adaptation et de survie en milieu capitaliste urbain. Mais l’illustration m'attirait — plus de liberté créative ! — et, après quelques travaux chez J’ai lu, j’ai sorti mon premier album KRIS KOOL. C’était en 1970, j’étais influencé par des gens comme Forest (BARBARELLA) ou le pop art avec JODELLE et PRADVA de Guy Peelaert .

MOGAMBO: C’est à ce moment que Caza a commencé à exister en tant qu’auteur. Et ensuite, rupture avec Paris ?

CAZA: Je souhaitais gagner de la liberté. Pouvoir choisir l’endroit où vivre. Beaucoup de gens partaient vers la campagne. Je me suis installé dans les Cévennes avec plusieurs amis, une barbe et des cheveux longs. J’ai appris à traire les chèvres, à jardiner. Au début, nous n’avions pas d’électricité, ni le téléphone… C’était le temps des Beatles et les Pink Floyds.

MOGAMBO: Vous viviez dans la tendance du moment et vous avez marqué vous-même ces années. Mais comment arriviez-vous à travailler et à faire parvenir le fruit de votre labeur? Internet n’existait pas encore !

MOGAMBO: Justement, j’ai dans les mains le dernier épisode de cette série: LE CHATEAU D’ANTARC, la suite bientôt ?

CAZA: Le numéro 8 sortira l’an prochain, normalement, et le 9ème et dernier tome est en cours de, comment dire ?… d’élaboration.

MOGAMBO: Vous ne connaissez pas la fin, ç’est ça ?
CAZA: Si si, mais je me laisse la place pour plusieurs fins possibles, avec une préférence pour quelque chose de grandiose. Mais chaque tome et chaque page demande des choix, donc ferme des portes pour la suite. Quand on arrive au bout du labyrinthe (bout qui est au centre, d'ailleurs) on n'a plus le choix : il faut affronter le Minotaure inéluctable !

MOGAMBO: Et bien, nos lecteurs et notre équipe seront fidèle au rendez-vous.
Nous vous remercions de l’accueil que vous nous avez réservé et surtout merci de nous faire rêver comme vous le faites depuis des années, OR-FE, je voulais dire CAZA !..

 


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Extrait de « Bienvenue à Villeville 2 » SCENE DE LA VIE DE BANLIEUE-Les humanoïdes Associés-1976

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CAZA: Et bien, il fallait se débrouiller. Je faisais mes planches originales à la maison et je les envoyais par la poste en espérant qu’elles ne s’égarent pas. Pas de "sauvegardes" : il n'y avait pas de photocopieuse à moins de 40 km ! Et ensuite je recevais les "bleus" et je faisais la couleur… Il m’arrivait parfois de finir à la lampe butagaz.

MOGAMBO: C’était un choix de vie courageux que de partir de Paris. N’étiez-vous pas trop isolé tout de même ? C’est des choix que vous regrettez, aujourd’hui ?

CAZA: Non, je n’ai aucun regret de cette période. L'isolement, on le cherchait, et puis c'était pas la préhistoire, il y avait la radio, les journaux et le train pour Paris, assez régulièrement. D'autres communautés et familles d'installés, les paysans du coin, les touristes belges… Même dans les Cévennes, on perçoit le monde. Y a pas d'île déserte ! Et puis on s'amusait bien — en bossant beaucoup !
MOGAMBO: Cette vie très cool a bien sûr influencé vos dessins mais également vos scénarios. C’est à ce moment qu’est apparu votre critique de la société de production ?

 

CAZA: J'avais commencé avant et ça allait avec. C’était aussi dans l’air du temps. J'étais lecteur de HARA KIRI ou CHARLIE HEBDO, toute cette presse BD ou proche qui traitait notre société avec décapage et décalage. Cela m’a formé à une façon de penser. PILOTE aussi, en plus gentil. Avant, en BD, on ne trouvait que TINTIN et SPIROU, destinés avant tout à la jeunesse. Un dessinateur que j’aimais beaucoup, c’était Gébé. Son dessin était tout sauf "joli" ou esthétique, mais il avait une manière de voir la réalité avec un décalage qui faisait émerger une profondeur philosophique. Ne rien considérer comme "allant de soi". D’autres comme Reiser aussi… Ce sont des gens que je n’ai pas vraiment côtoyé mais dont l'état d'esprit m'a nourri, et ce n'est pas fini !!

MOGAMBO:Vous en avez côtoyé d'autres?

CAZA: Oui, bien sur. Au début, quand j'ai commencé à illustrer chez OPTA, c'était un peu le lieu de rassemblement des amateurs de SF. On y rencontrait Druillet, Moebius ou Siudmak, notamment… Plus tard un peu à PILOTE, mais je n'étais pas aux réunions de rédaction, un peu plus souvent dans les locaux de MÉTAL HURLANT, où il passait pas mal de (beau) monde.

MOGAMBO : La période OPTA, cela coïncide avec vos débuts à PILOTE…

CAZA: Oui, ça s'est fait en parallèle en 71-72. Goscinny m’avait donné ma chance à partir d'une histoire très courte (Quand les costumes avaient des dents). D'autres courtes ont suivi. Les histoires courtes, la presse, c'était une excellente école d’expérimentation, pour la forme comme pour le fond.
MOGAMBO: Le personnage barbu qui va suivre, c’est vous qui vous mettez en scène, racontez-nous…

CAZA: Ça a commencé par une histoire écrite à la première personne, LE CAILLOU ROUGE. Pour l’adapter en BD, spontanément, je me suis représenté. Et j'ai continué, dans les SCÈNES DE LA VIE DE BANLIEUE. C’était "moi" entre guillemets. Disons que je me donnais des rôles, parfois victime, parfois "terroriste". Un petit jeu égocentrique… mais Gotlib le faisait avant moi !

MOGAMBO: L’anticipation vous a attiré rapidement. Comment cela s’est-il traduit ?

CAZA: Depuis toujours, c'est ce que je voulais faire, en fait ! Parallèlement aux BANLIEUES, je faisais déjà des illustrations SF pour J'AI LU, quand METAL HURLANT est sorti… J'ai tout de suite flashé ! Et Dionnet a tout de suite accepté ce que je lui proposais. Des histoires courtes ou mi-longues, comme SANGUINE et L’OISEAU-POUSSIERE, réunies dans l'album ARKHÊ. On a produit aussi mon premier recueil d'illustration, demeuré célèbre, le CAZA 30X30, en parallèle à ceux de MOEBIUS et DRUILLET aux Humanoïdes Associés

Extrait «Arkadi » Le monde d’Arkadi - Les Humanoïdes Associés-1991-

MOGAMBO: C’est de ce moment qu’est venu l’idée du MONDE D’ARKADI ?

CAZA: Plus tard, en fait. C’est une idée qui a fait son chemin à travers la série L’AGE D’OMBRE qui paraissait dans PILOTE, elle, dans les années 80, et qui est un peu un prologue à l’univers d’ARKADI ; donc tout cela est assez cohérent !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
    

 

 

 

 

 

 

 

 

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